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<div class="backfch"><table><td><div class="imgfpr" style="background-image:url(https://66.media.tumblr.com/27eb3c6288ecd267d8ab4a2e49b524b9/tumblr_pog1g8JlUx1t8ylwvo1_250.jpg);"></div></td><td><div class="brpr">Bae Sun Kyu</div><div class="brpr">feat. Kim Tae Hyung [V/BTS]</div><div class="brpr">24 ans (vérité: 998)</div><div class="brpr">Coréennes (vérité: celtiques)</div><div class="brpr">Seelie (insinue être démon)</div><div class="brpr">Bisexuel</div><div class="brpr">Aisé financièrement</div><div class="brpr">Barman et mixologue</div><div class="news">INFORMATIONS</div></td></table><table><td><div class="brpr2">Il est l'unique survivant du noyau de la famille royale Seelie † Comme tout membre de son espèce, Sun Kyu n’est pas réellement son nom, une seule et unique personne connait le vrai † Sa langue première est le Gaélique écossais, qu’il n’utilise désormais que lorsqu’il est dans une profonde colère ou trop secoué pour tenter de parler Coréen † Il produit de cette fameuse ‘poudre de fée’ mais prétend se la procurer sur le marché. D’ailleurs son cocktail signature au bar, le Pixie Dust, en contient. Hallucinations garanties. † Il ne tolère pas sa ‘mère’ et elle le lui rend bien † Il n'y a rien qui soit trop sucré pour lui. Une chance que les Seelies ne peuvent pas développer le diabète † Il est obsédé par l'idée de mettre la main sur la couronne de sa réelle maman, la défunte Reine Seelie † Son propre diadème est caché quelque part que même lui ignore. Il a confié à Min Kyu le soin de le mettre en sûreté. Ainsi, il est incapable de révéler son emplacement par son obligation de dire la vérité † Il se recroqueville sur son sofa en serrant un oreiller si souvent qu'il met les personnages de drama romantique en sérieuse compétition † Il lui a fallu des années à ne pas s'offusquer que son frère le traite de princesse † Bien que sa nature profonde soit sensée le lier aux animaux, le chat, Ran, l'ignore royalement à tous les coups † Toucher à son matériel de mixologue est strictement interdit à moins de chercher le trouble. N'essayez pas de le faire sans vous faire prendre, il le saura † Il abuse des fonctions de son téléphone. L’avancement de la technologie est la meilleure chose qu'il tire de sa longévité † Il pourrait très bien ne pas être identique à son frère, il a les capacités d'illusion pour modifier l'effet miroir, mais il fait exprès d'avoir la même chevelure pour le tourner en bourrique † Si on lui demande son statut civil, il répondra qu'il est veuf † Vit sous le principe que 'le meilleur moyen de mentir est de ne pas tout dire' afin de contrer sa nature profonde † Son endroit préféré est le plan d'eau qui trône dans la cour extérieure de la maison qu'il partage avec son frère. Ça lui 'rappelle la maison'. † Il craint ce qu'il a appelé la 'crise du millénaire'. Il parait que les humains en ont une à la quarantaine... † Il a une petite dépendance aux câlins, c'est peut-être pour cela que les coussins y goûtent † Les rares fois où l'illusion miroir risque de se briser, ses yeux bleus ressortent. Il laisse les gens insinuer qu'il s'agit de lentilles colorées.</div><div class="news">ANECDOTES</div></td><td><div class="brpr2">⌘ taquin ⌘ bon vivant ⌘ joueur de tours ⌘ brutalement honnête ⌘ plus sentimental qu'il veut l'admettre ⌘ facilement envieux, voir même jaloux ⌘ prône à la rigolade ⌘ orgueilleux, par moments ⌘ minutieux ⌘ sensuel ⌘ un peu dramatique, parfois ⌘ extraverti ⌘ irrationel ⌘ dépensier ⌘ rancunier ⌘ enjôleur ⌘ très susceptible ⌘ un peu possessif de ses choses</div><div class="news">CARACTÈRE</div></td></table><div class="brpr3">[b][i]« C'est le tournant de la nouvelle année, votre majesté.» « C'est aussi le tournant d'une nouvelle ère.»[/i][/b]
1er Janvier 1437. La très noble et très puissante Reine Seelie met au monde un garçon. Le premier depuis quelques siècles, ayant été précédé par de nombreuses princesses aussi jolies que puissantes. Ses quelques rares frères, dont l’héritier désigné au trône, approchent presque tous le millénaire d’existence et voilà qu’un garçon fait son arrivée dans la famille royale. Tous s’extasient devant le bambin, déclarant qu’il est le plus beau des enfants royaux, même ses sœurs le disent et après tout, les Seelies ne mentent pas.
Le bambin grandit adulé de tous, et bien que sa mère lui fasse la discipline, il faisait ce qu’il voulait, rien ne lui étant refusé sauf ce qui aurait pu le mettre en danger. D’ailleurs, c’est exactement pour le garder bien en sécurité qu’il lui était interdit de s’aventurer dans le monde humain, les highlands écossaises n’étant pas l’endroit le plus sécuritaire avec les guerres de clans. Heureusement les humains craignaient autant qu’ils vénéraient son peuple, donc ils ne s’approchaient pas des portails mais cela ne changeait pas que le jeune prince avait une curiosité grandissante pour ce qui se passait de l’autre côté. Il n’osait pas contrevenir aux ordres de sa mère, par contre. Sa furie serait terrible et il n’était pas suffisamment fort pour tolérer la douleur qu’entraînerait un mensonge si elle lui demandait ce qu’il avait fait de sa journée. Il était encore trop jeune pour savoir qu’il y a des façons de travestir la vérité pour continuer de la dire sans tout révéler, mais chaque chose en son temps. Ainsi un jour peut-être pourrait-il aller voir le monde humain?
Il était également trop jeune pour savoir que derrière portes closes, sa mère ainsi que ses frères et sœurs les plus âgés s’inquiétaient de la tension grandissante avec la Cour Unseelie. Ce n’était pas la première instance, ils avaient l’habitude, mais cette fois, c’était des plus dérangeants. Le nouveau roi tout récemment couronné avait une haine profonde et inexplicable de la contrepartie plus positive de leur race et un conflit qui dégénèrerait ne serait que dévastateur. Il leur fallait agir pour parer à toute éventualité et cela devenait urgent.
Alors que le jeune prince atteignait sa maturité, la Reine avait mis des mesures en place : il fallait former autant de chevaliers que la Cour Seelie pouvait en supporter et agrandir la famille royale le plus possible afin d’éviter la chute de leur règne. Pour un jeune Seelie en pleine découverte de sa sexualité, la seconde mesure était la situation rêvée. De jeunes demoiselles des classes inférieures de la Cour tentaient les unes après les autres d’avoir une place dans son lit et il n’était pas assez stupide pour refuser une telle opportunité. Cependant, tandis que ses sœurs donnaient naissance à de nouveaux membres de la royauté voués à devenir chevaliers et que ses frères formaient les nouveaux rangs en plus d’également participer au taux de natalité, le plus jeune membre du noyau royal ne se reproduit aucunement. Peut-être que s’il n’avait pas pris l’habitude d’également avoir de beaux Seelies du même sexe que lui dans son lit, il y aurait eu plus de chances qu’il ait une progéniture, mais vu son âge encore considéré relativement jeune aux yeux de son peuple et sa famille, qui pouvaient vivre des millénaires et qui regardaient ses quelques siècles comme presque rien, aucune pression ne lui était faite.
Il s’était attendu à de la pression pourtant lorsque son deuxième frère le plus âgé fut assassiné dans les lowlands écossaises, tous les signes pointant que c’était l’œuvre des Unseelies. La Reine était dans tous ses états à la perte de l’un ses nombreux mais si précieux enfants ainsi qu’à la confirmation du conflit imminent et comme elle n’avait pas le temps de personnellement veiller à la formation de son fils cadet afin qu’il devienne plus puissant, elle appointa un de ses meilleurs chevaliers à la tâche. Suibhne avait dépassé le cap des 600 ans, un âge plus respectable que les 250 ans du jeune prince, et il était d’une beauté ainsi que d’une force à couper le souffle même pour le commun des Seelies. Il était difficile de croire qu’aucun sang royal ne coulait dans ses veines et pourtant. Le prince n’avait d’yeux que pour lui, l’écoutant au doigt et à l’œil lors de ses entraînements, faisant tout pour être attirant à ses yeux. Oui, il avait complètement le béguin pour son protecteur. Nous étions loin de ses attirances pour tous ceux qu’il avait entraînés dans son lit, c’était fort, c’était intense, et ce n’était pas que physique. Sous son aile le plus jeune devint plus confiant en ses capacités, plus digne du respect des sujets de la Cour. Si on le complimentait sur ses nouvelles aptitudes, il répondait que tout était grâce à Suibhne, une façon parmi tant d’autres de montrer son appréciation. Une question demeurait, peu importe à quel point il se faisait évident dans ses déclarations : combien de temps est-ce que le chevalier allait ignorer ses avances?
La réponse : beaucoup trop longtemps. Le prince était en train de perdre patience et pourtant il n’était pas plus impatient qu’un autre. Même que certaines de ses sœurs lui dirent de laisser tomber, qu’avec une beauté comme la sienne, une dédication comme la sienne, le beau Suibhne aurait dû flancher depuis fort longtemps, il y avait au moins une décennie de cela selon elles. Elles lui faisaient aussi pression : la tension avec les Unseelies était de pire en pire et il lui faudrait se trouver une personne chère avec qui il pourrait tout traverser si jamais les choses atteignaient le pire niveau possible. Par contre, même s’il cherchait, il n’arrivait pas à se contenter d’autres. C’était Suibhne qu’il voulait, mais tout semblait être à sens unique…
[i][b]« Majesté, avec tout le respect que je vous dois, je viens devant vous oser vous faire une requête… » « La main de mon jeune fils? » [/b][/i]
Toute la cour était présente ce jour-là. Tous les princes, toutes les princesses siégeaient autour du trône de la Reine, une démonstration de leur nombre impressionnant alors qu’ils voulaient démontrer à leurs sujets qu’il n’y avait aucune raison de craindre la grogne grandissante des Unseelies, qui avaient commencées des tentatives pour saboter des portails. Quelle n’avait pas été la surprise pour tous de voir Suibhne oser briser les rangs et aller de prosterner devant la horde de royaux, les deux genoux au sol pour implorer sa monarque de lui accorder l’autorisation à une requête. Ce n’était rien à côté de la surprise générée par la réponse de la toute puissante, le premier à tomber des nues étant le principal concerné. Sa mère ne se fourvoyait jamais, mais jamais, alors comment elle pouvait insinuer que Suibhne voulait sa main? Il n’avait jamais réagi à aucune avance, c’était insensé! Et pourtant, le chevalier leva la tête, regarda le jeune prince, puis la reine, et hocha lentement.
Alors pendant tout ce temps, il avait pensé qu’il n’avait absolument aucune chance avec le chevalier, et le voilà que sans préavis, sa main est demandée à la reine par la personne avec qui il n’avait plus le moindre espoir de romance… mais romance il y eut, malgré la différence de rang, la différence d’âge, la différence de puissance. Les deux fiancés étaient inséparables, et la cour en entier parlait de combien le petit prince était éclatant de bonheur depuis qu’il pouvait se pavaner au bras de son aimé. En 1743, la Cour Seelie célèbre des fiançailles en grandes pompes et le prince ne peut qu’être heureux. Il est lié à la seule personne qu’il n’ait jamais aimée, sa mère lui offre son premier diadème en signe qu’il a atteint la maturité royale, et ses frères et sœurs cessent de le considérer comme un enfant. Il ne pouvait rien demander de plus.
C’est suite à ses fiançailles qu’il lui est autorisé de quitter la cour et d’aller observer le monde humain. Il avait 306 ans, tout de même, il était plus que temps qu’il obtienne le droit de sortir. Ses frères, ainsi que plusieurs de ses sœurs, ils avaient tous eu le droit de partir avant lui, mais la grogne avec la Cour Unseelie n’avait jamais été si intense lorsqu’ils avaient son âge. C’était justement alors qu’il allait explorer avec Suibhne ainsi qu’une de ses sœurs qu’ils furent pris en embuscade par leurs ennemis. Dans leur fuite, les deux amoureux perdirent leur prise sur leur troisième comparse et c’est avec horreur qu’ils ne purent empêcher le meurtre gratuit et brutal de la princesse. Encore de nos jours, entendre le prénom de sa sœur cause une violente nausée au prince.
[i][b]« Cela fait deux fois qu’ils font couler le sang de mes enfants sans représailles. Ça en est assez. » [/b][/i]
Une fois le choc et la période de deuil passés, la Reine Seelie décida qu’elle n’allait pas laisser le Roi Unseelie s’amuser à cause la mort de sa famille et ses sujets sans aucune représailles. Il s’agissait d’un affront indescriptible, une littérale déclaration de guerre. C’est en désir de vengeance de ces Seelies brutalement assassinés que les chevaliers furent appelés aux armes et avec la peur au ventre, le prince dût laisser filer son amoureux. Les décennies suivantes furent emplies de crainte et de panique. Les membres de famille royale n’ayant pas été autorisés à prendre les armes attendaient impatiemment des nouvelles de chaque bataille, et le plus jeune prince ne pouvait que vouloir fondre en larmes de soulagement chaque jour où Suibhne revenait à la maison en un seul morceau. Il ne pensait pas pouvoir survivre s’il devait le perdre.
Comme tous les conflits entre les deux divisions, la guerre se termina sans aucun résultat, comme si un conflit de près d’un demi-siècle ne servait qu’à diminuer la tension entre les deux Cours. Les pertes étaient considérables, mais l’important était de ne pas perdre. Il ne fallait absolument pas perdre. Leur honneur était en jeu et plus encore, la Cour elle-même pouvait l’être, dans l’éventualité d’une chute de la famille royale en pleine guerre. Tandis que le peuple Seelie se réjouissait de la fin de la guerre, de leur possibilité à pouvoir retourner dans le monde humain sans crainte immédiate, la famille royale restait sur ses gardes. La Reine n’autorisa pas le mariage de son fils, de crainte qu’un tel événement devienne une cible facile si jamais les Unseelies étaient mécontents de ne pas pouvoir clamer victoire.
Et mécontents ils étaient. Alors que le monde humain était secoué par ce qui serait appelé la Grande Guerre, la Cour Seelie fut elle aussi secouée par une attaque virulente de ses portails. La Reine n’eut aucun autre choix que d’appeler aux armes de nouveau. Une fois de plus, prince et fiancé étaient séparés, et chaque au revoir semblait comme s’ils n’allaient plus jamais se retrouver. Pour la première fois de son existence, le prince ressentait chaque année comme étant interminable, lui qui habituellement commençait à trouver le temps long après une décennie. Non, c’était très long, trop long, que d’attendre que l’être aimé ne revienne. Chaque retour était ponctué de larmes, de baisers et de promesses sous les draps. Chaque retour signifiait qu’il y aurait un autre départ, une autre possibilité de se perdre pour toujours.
Le monde humain traversait une autre énorme guerre alors que la Cour Seelie était attaquée de plein fouet, les portails se fissurant et ne laissant personne n’être en sécurité. La famille royale dut prendre les armes pour protéger leurs sujets, les chevaliers majoritairement tous occupés à un autre conflit. Ils étaient attaqués sur deux fronts. Cela regardait très mal.
[i][b]« La Cour va tomber, il vous faut fuir, mes enfants. » [/b][/i]
Jamais il n’avait vu sa mère ainsi. Jamais il ne l’avait vue être aussi démolie, pourtant si déterminée. Elle siégeait sur son trône en complet habit de guerre, couronne fièrement apposée sur sa tête qu’elle tenait haute par orgueil, orgueil qui ne tenait qu’à un fil tandis qu’elle avait appelé tous les princes et princesses pour leur exiger de quitter leur terre natale, leurs racines. Ils avaient tous reçus l’ordre de fuir avec leur famille et leurs joyaux royaux, tout pour faire en sorte que si la Cour tombait, personne ne pourrait en prendre le contrôle.
An 2000, aube du nouveau millénaire, et le prince vit sa mère pour la dernière fois. Il avait pris son diadème, rejoint Suibhne et ils avaient fui, fui en réalisant que leur mariage n’aurait jamais lieu, qu’ils disaient au revoir à tout ce qu’ils connaissaient. Ils avaient fui dans le monde humain, mais à chaque détour, ils apprenaient la mort d’un être cher. Ils avaient eux aussi eu leur lot de combat pour leur vie, mais ensemble ils se croyaient invincibles. Ils n’étaient pas mariés, mais ce n’était pas une cérémonie qui allait les empêcher d’être des âmes sœurs, vouées à vivre ensemble. S’ils étaient en mesure de se le dire alors qu’ils dormaient cachés et cajolés l’un contre l’autre, cela devait être la vérité, n’est-ce pas? Ils pourraient survivre à chaque décès des frères et sœurs du prince qui sentait son âme déchirer à chaque fois qu’un lien avec sa famille était rompu, tant qu’ils survivaient ensemble. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas force plus grande que l’amour?
[i][b]« Elle est morte. Ils sont parvenus à mettre leurs viles lames en elle. » [/b][/i]
C’était lors d’un matin qui semblait tout à fait banal que Suibhne se réveilla avec un malaise profond qui lui prenait aux tripes, ne sachant pas la raison jusqu’à ce qu’il trouve son jeune aimé en larmes. Aux paroles du prince, il n’avait pas de question quant à savoir quel décès il pleurait. Jamais la beauté d’un Seelie n’avait été autant déformée par la douleur, on aurait presque pu le prendre pour un de ses propres ennemis. Si tous les Seelies pouvaient ressentir ce mal de vivre devant la perte d’une entité si importante, un scénario bien pire de dessinait devant le chevalier : C’était un enfant qui pleurait sa mère. Et il n’était pas le seul. C’était comme si quelque chose s’était brisé chez tous les princes et princesses encore en vie et ils avaient tous décidé en même temps de reprendre la Cour Seelie. Leur but ultime : récupérer la couronne de leur mère. Seulement une fois le précieux bijou sur la tête de l’un de ses enfants est-ce que l’héritage de la Reine pourrait s’activer et que les Seelies pourraient reprendre leur terre natale. Ils avaient tous agi aveuglément par pure douleur, ne réfléchissant au fait qu’ils seraient attendus par une armée. Les royaux Unseelies avaient déjà quitté pour leur cour, mais leurs chevaliers attendaient les princes et princesses de pied ferme. Ils n’avaient pas attaqué la Cour pendant 10 ans pour se contenter de la tête de la Reine. Ils les auraient tous, et les voilà qui venaient se jeter dans la gueule du loup. Si seulement le cadet de la famille avait attendu que son fiancé revienne avec la horde de chevaliers près à défendre leurs lièges…
Ce fut un carnage de quelques jours seulement dès qu’ils mirent les pieds dans la déchéance qu’était devenue la Cour Seelie. Bien que puissants, la famille royale était en trop petit nombre pour tenir le coup contre une armée de chevaliers Unseelies bien décidés à les éliminer. Sans l’aide de leurs propres chevaliers, ils n’avaient eu aucune chance et les lames de fer transpercèrent chacun d’entre eux à tour de rôle. Le plus jeune royal crût que son heure était venue aussi, tandis qu’il perdait pied sur le cadavre de son frère aîné, l’héritier du trône tombé au combat avant même qu’il ne puisse avoir la joie d’une couronne sur sa tête. Il avait regardé avec horreur les chevaliers Unseelie récupérer les diadèmes royaux l’un après l’autre, réalisant qu’ils n’avaient aucune chance de reprendre le contrôle de la Cour avec tous ces joyaux violemment retirés. Lui-même avait laissé son diadème avec son amoureux, et alors qu’il pensait y passer à son tour, il espérait que le joyau serait un souvenir de lui, que son fiancé le chérirait autant qu’il aurait aimé qu’ils continuent à se chérir.
Dans sa panique, il avait oublié ce que Suibhne était allé faire : chercher d’autres chevaliers. La balance était rétablie et à la vue des nombreux princes et princesses tombés au combat, en plus du deuil de leur bien-aimée Reine, la grogne des Seelies leur donna une force indescriptible qui leur permis de prendre le dessus suffisamment pour que Suibhne puisse sortir son aimé de là, non sans se mériter un coup de lame. Le prix à payer ne cessait d’augmenter.
[i][b]« Démon, dis-moi ton prix et je te le payerai. Même ma vie n’est pas suffisante comparée à sa sûreté. » [/b][/i]
1 avril 2010. Une date qui serait marquée à jamais dans l’esprit du jeune prince. La fuite de la Cour Seelie fut des plus ardues avec le coup qu’avait reçu le chevalier, et Suibhne dépérissait à vue d’œil. Trop secoué par les événements, le plus jeune était tombé dans un état de choc et ne savait comment ils s’étaient retrouvés face à un démon. Tout ce qu’il comprenait, c’était que son amour, son fiancé, son âme sœur, était en train de confirmer la pire des choses : il ne lui en restait que peu à vivre. Soudainement, tout ce qu’il venait de vivre lui semblait bien petit. Il avait souffert la mort de sa mère, le massacre de ses frères et sœurs, la déchéance de sa terre natale et pourtant, cela ne semblait rien comparé à la douleur vive qui lui traversait le corps, qui semblait déchirer son essence vitale en deux. Non. Non il ne pourrait pas vivre sans Suibhne. Il était l’unique condition nécessaire à son existence, cela ne pouvait pas arriver. Il avait envie de supplier, envie de pleurer comme il n’avait jamais pleuré auparavant. Rien de cela n’était juste, ils n’avaient pas pu se marier, ils n’avaient pas vécu la vraie vie à deux, leur amour était censé n’être que fleurissant, ils devaient avoir des siècles devant eux et voilà que tout se terminait là maintenant. Ce n’était pas juste. Rien de cela n’était juste. Ces mots, il ne cessait de les répéter tandis qu’il soutenait de peine et misère le corps de son aimé, s’horrifiant de voir ses ailes flétrir et ses yeux perdre leur éclat.
Le prix cependant, ce ne serait pas Suibhne qui allait le payer au démon, mais le survivant. Tandis qu’il berçait les dernières lueurs de vie de son aimé, il avait fait verser son propre sang et signé un pacte : En échange d’être protégé et d’avoir le droit d’utiliser l’image du démon devant lui grâce à une illusion miroir, il protégeait le démon en retour et serait son compagnon d’éternité. Le premier avril 2010, le dernier Prince Seelie était mort et Bae Sun Kyu faisait son entrée dans le monde.
[i][b]« Nous sommes plus beaux avec un sourire, tu sais. » [/b][/i]
Sun Kyu relevait la tête du divan où il s’était laissé choir quelques heures plus tôt... ou était-ce quelques jours? Il n’en avait aucune idée. C’était encore une de ces journées. Pendant une décennie, Min Kyu avait enduré ses états d’âmes, son statut sonné. Il ne faisait que le strict minimum nécessaire à survive, assommé par la perte si brutale de ses êtres chers, dépaysé comme jamais. Étrangement, son frère de pacte ne semblait pas s’en offusquer, comme s’il comprenait qu’il était impossible de se remettre en quelques mois. Cependant, après 10 ans, il semblait que le démon ait commencé à en avoir assez de côtoyer son miroir déprimé et il avait commencé à faire des commentaires, tentant de motiver un peu de vie dans son inséparable nouvellement acquis, et Sun Kyu se montrait de plus en plus réceptif, quoiqu’encore trop peu. Il était clair qu’il n’avait toujours pas fait son deuil, toujours trop sous le choc pour parvenir à se faire à l’idée. Il faudrait qu’il se bouge éventuellement, qu’il apprécie la vie qu’il avait encore devant lui, il était tout jeune pour un Seelie, après tout 583 ans ce n’était pas vieux pour son espèce, mais il n’arrivait pas à en profiter. Il se sentait coupable, pourtant il aurait dû mordre dans la vie au nom de tous ceux qui ne pouvaient plus le faire.
Était-ce en se disant enfin qu’il n’avait pas à se priver qu’il avait laissé son double capturer ses lèvres? Était-ce parce qu’il s’agissait d’une distraction qui l’éloignait de sa douleur profonde qu’il avait laissé Min Kyu le sortir du divan pour plutôt l’enfoncer dans le lit? Il ne saurait dire, mais dans les bras de l’autre, la vie était plus douce. Ce n’était pas ce qu’il avait en tête lorsqu’il avait signé un serment inviolable disant qu’il resterait aux côtés du démon, mais si cela lui permettait de revivre, il ne dirait pas non. Doucement, cela devenait son quotidien. Au travers de leurs nombreux voyages, l’histoire se répétait : jumeaux aux yeux du monde le jour, amants derrière portes closes la nuit. Après tout, ils n’étaient pas réellement frères, liés par le sang via un serment et non via la naissance. S’ils étaient voués à passer leurs éternités respectives ensemble du fait de leur entente, pourquoi pas s’aimer? Il n’allait quand même pas perdre une autre opportunité d’être aimé pour toujours…
[i][b]« Min Kyu, s’il te plaît, arrête. » [/b][/i]
Il avait eu 150 sublimes années sous les baisers et l’affection de son démon préféré, mais plus les décennies passaient, plus il était apparent qu’un certain problème avait été mis de côté, avait été ignoré trop longtemps. Sun Kyu n’y avait jamais pensé avant, il n’avait pas eu de relations en dehors d’avec des Seelies, mais il en avait entendu parler : coucher avec quelqu’un de sa race peut mener à une dépendance… et c’était exactement ce qui se passait avec son double. Il n’en avait jamais assez et il en devenait même évident de jour, mettant la couverture du Seelie en jeu. Il n’existait aucun futur qui rendrait une relation entre jumeaux acceptable pour la société, et s’il fallait que cela se sache, ils ne pourraient dire qu’ils n’étaient pas réellement frères pour s’en tirer sans que cela nécessite de révéler que contrairement au mot qui circulait, les Seelies n’étaient pas sans famille royale.
C’était une nuit comme tant d’autres, il aurait pu flancher, accepter le fait que c’était sa faute, qu’il avait rendu son inséparable accro à son corps et qu’il lui fallait se laisser faire, mais cela ne pouvait plus durer. L’affection était disparue et il n’y avait plus que l’attirance. Ils ne prenaient plus soin l’un de l’autre, ils ne faisaient qu’assouvir un besoin qui n’allait plus qu’à sens unique. Pour la première fois, il avait repoussé Min Kyu, s’était forcé à gagner un minimum de contrôle sur lui-même, avait appris à dire non. C’était la première fois que Sun Kyu s’imposait, et c’était la dernière fois qu’ils étaient amants. Il fallait que cela cesse. Le cœur lui brisait, mais s’il ne voulait pas se retrouver avec un pacte qui lui donnerait envie de mourir, il lui fallait cesser leurs amours afin qu’ils retrouvent l’affection qui avait tout débuté au départ.
[i][b]« Cela paraît qu’ils sont ensemble depuis avant même la naissance, ces deux-là. » [/b][/i]
S’il était en contact avec d’autres de son espèce, Sun Kyu leur donnerait ce conseil : la poudre de fée, c’est la meilleure transition pour sevrer un amant d’une dépendance au corps d’un Seelie. Depuis qu’il fournissait quotidiennement son double en cette drogue, l’aîné des deux voyait une nette différence dans leurs interactions. Le sexe avait cessé, l’amour brisé, mais l’affection était de retour et grandissante. Ils avaient plus que jamais une relation de frères, et n’importe qui les rencontrait disait qu’ils étaient fusionnels. Il leur arrivait même de compléter les phrases l’un de l’autre, pourtant ils n’avaient aucun lien psychique… est-ce que Min Kyu lisait dans les esprits? Peut-être bien que c’était cela. Peut-être aussi que c’était le fait que Sun Kyu accompagnait son frère de pacte dans son cheminement pour se libérer de son addiction, le sevrant tranquillement de la poudre de fée pour qu’ils puissent tous les deux se libérer des conséquences de leurs amours perdues. Ça lui avait parut si long, il se surprend à dire que cela a pris un siècle et parfois se demande si cela a réellement été le cas ou pas. Chose sûre, ils étaient plus unis que jamais après cela, et Sun Kyu s’émancipait dans ses émotions, attaché à son frère de pacte, qu’il considérait littéralement comme un frère désormais. Si les gens croyaient qu’ils étaient jumeaux identiques et fusionnels aux premiers regards, il devait bien y avoir une raison.
[i][b]« Tu vas voir, ils vont en redemander. »[/b][/i]
À voir le regard que Min Kyu lui envoyait derrière le bar, il n’y croyait pas grand-chose, mais il fallait bien qu’il lui fasse un minimum confiance, ou Sun Kyu allait s’ouvrir son propre endroit. Il pourrait même ouvrir une boite de nuit lui aussi, ça rendrait son frère absolument furax mais il savait trop bien que celui-ci n’oserait jamais réellement lui faire du mal. Des menaces? Plusieurs. Mais jamais réellement de la violence. Peut-être son véritable nom sifflé entre des dents serrées, dans les pires cas.
Non, il n’irait nulle part et cela lui faisait bien plaisir de travailler au bar de la succursale clandestine de la boite. Au cours de leurs voyages il s’était découvert une passion pour le mélange de substances, et comme la drogue était hors de question vu tout le trouble qu’il lui avait été donné de sevrer son jumeau de la poudre de fée, il s’était penché vers la mixologie. C’était bien pratique désormais, et il s’en rendait bien compte tandis qu’il nettoyait son matériel en aluminium, se tenant loin de l’acier inoxydable qui aurait vite fait de le brûler. Il avait concocté un menu avec de nombreux cocktails et il avait osé en tenter un avec de la poudre de fée dedans, malgré ses idées premières. Le Pixie Dust l’avait-il baptisé, mais hors de question de le faire goûter à son double qui servait de testeur pour ses concoctions. À la place il avait mis triple dose de sucre, ce qui reviendrait au même goût.
Dans son esprit, il se montait tout un menu : un Bloody Caesar qui serait réellement bloody, par exemple, ça serait bien pour la clientèle vampire? Une eau pétillante saline pour une sirène? Les possibilités étaient infinies, tant que Min Kyu le laissait travailler au bar.
[i][b]« Alors, tu m’abandonnes encore ce soir? »[/b][/i]
425 ans de vie dédoublée. Ils vivaient ensemble, travaillaient ensemble, et pourtant Sun Kyu trouvait le moyen de faire la moue lorsque Min Kyu quittait leur logis pour vaquer à des occupations qui n’incluaient pas le Seelie. Entendant son inséparable ronchonner contre ses commentaires alors que justement, celui-ci les séparait, le prince déchu ne put s’empêcher de sourire un moment, avant que le sourire ne disparaisse une fois la porte refermée et qu’il fut seul.
Seul. Ça le frappait souvent dernièrement. Cela faisait 425 ans qu’il avait Min Kyu pour le protéger, mais cela faisait également 425 ans qu’il avait perdu son grand amour, que Suibhne n’était plus, et il ne s’en remettait pas. Si son double s’adonnait aux plaisirs charnels au point d’y avoir un endroit dédié dans leurs résidences, l’aîné en faisait tout le contraire, incapable de se faire à l’idée qu’il pourrait rendre quelqu’un d’autre accro à lui comme cela était déjà arrivé avec Min Kyu. Cependant à force de n’avoir personne à aimer, cela lui causait un isolement qu’il ne pensait jamais pouvoir casser… </div><div class="news">HISTOIRE</div> <table><td><div class="imgprz" style="background-image:url(https://media1.tenor.com/images/8ecac8c1d30983169ebd7ac0531130b4/tenor.gif)";></div></td><td><div class="brpr3">Je m'appelle <strong>Mizera</strong> et j'ai <strong>29</strong> ans. J'ai connu le forum grâce à <strong>mon sublime jumeau</strong>. Je peux venir <strong>peut-être un peu trop souvent</strong>. Je voudrais vous dire : <strong>J’vous aime! :100:</strong></div></td></table> </div> | Metamorphe | |
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<link href="https://fonts.googleapis.com/css?family=Open+Sans|Oswald:400,700" rel="stylesheet"/><div class="content_fiche_presentation_arte"><div class="block_purple_deco_top"></div> <div class="avatar_personnage_pseudo"><img src="https://66.media.tumblr.com/27eb3c6288ecd267d8ab4a2e49b524b9/tumblr_pog1g8JlUx1t8ylwvo1_250.jpg"/></div><ul><li>Bae Sun Kyu</li><li>feat. Kim Tae Hyung [V/BTS]</li><li>24 ans (vérité: 998)</li><li>Coréennes (vérité: celtiques)</li><li>Seelie (insinue être démon)</li><li>Bisexuel</li><li>Aisé financièrement</li><li>Barman et mixologue</li></ul><p> Il est l'unique survivant du noyau de la famille royale Seelie † Comme tout membre de son espèce, Sun Kyu n’est pas réellement son nom, une seule et unique personne connait le vrai † Sa langue première est le Gaélique écossais, qu’il n’utilise désormais que lorsqu’il est dans une profonde colère ou trop secoué pour tenter de parler Coréen † Il produit de cette fameuse ‘poudre de fée’ mais prétend se la procurer sur le marché. D’ailleurs son cocktail signature au bar, le Pixie Dust, en contient. Hallucinations garanties. † Il ne tolère pas sa ‘mère’ et elle le lui rend bien † Il n'y a rien qui soit trop sucré pour lui. Une chance que les Seelies ne peuvent pas développer le diabète † Il est obsédé par l'idée de mettre la main sur la couronne de sa réelle maman, la défunte Reine Seelie † Son propre diadème est caché quelque part que même lui ignore. Il a confié à Min Kyu le soin de le mettre en sûreté. Ainsi, il est incapable de révéler son emplacement par son obligation de dire la vérité † Il se recroqueville sur son sofa en serrant un oreiller si souvent qu'il met les personnages de drama romantique en sérieuse compétition † Il lui a fallu des années à ne pas s'offusquer que son frère le traite de princesse † Bien que sa nature profonde soit sensée le lier aux animaux, le chat, Ran, l'ignore royalement à tous les coups † Toucher à son matériel de mixologue est strictement interdit à moins de chercher le trouble. N'essayez pas de le faire sans vous faire prendre, il le saura † Il abuse des fonctions de son téléphone. L’avancement de la technologie est la meilleure chose qu'il tire de sa longévité † Il pourrait très bien ne pas être identique à son frère, il a les capacités d'illusion pour modifier l'effet miroir, mais il fait exprès d'avoir la même chevelure pour le tourner en bourrique † Si on lui demande son statut civil, il répondra qu'il est veuf † Vit sous le principe que 'le meilleur moyen de mentir est de ne pas tout dire' afin de contrer sa nature profonde † Son endroit préféré est le plan d'eau qui trône dans la cour extérieure de la maison qu'il partage avec son frère. Ça lui 'rappelle la maison'. † Il craint ce qu'il a appelé la 'crise du millénaire'. Il parait que les humains en ont une à la quarantaine... † Il a une petite dépendance aux câlins, c'est peut-être pour cela que les coussins y goûtent † Les rares fois où l'illusion miroir risque de se briser, ses yeux bleus ressortent. Il laisse les gens insinuer qu'il s'agit de lentilles colorées.</p><p>⌘ taquin ⌘ bon vivant ⌘ joueur de tours ⌘ brutalement honnête ⌘ plus sentimental qu'il veut l'admettre ⌘ facilement envieux, voir même jaloux ⌘ prône à la rigolade ⌘ orgueilleux, par moments ⌘ minutieux ⌘ sensuel ⌘ un peu dramatique, parfois ⌘ extraverti ⌘ irrationel ⌘ dépensier ⌘ rancunier ⌘ enjôleur ⌘ très susceptible ⌘ un peu possessif de ses choses</p><div class="titre_sections_fiche">Anecdotes</div><div class="titre_sections_fiche">Caractère</div><div class="histoire_paragraphe_f"> [b][i]« C'est le tournant de la nouvelle année, votre majesté.» « C'est aussi le tournant d'une nouvelle ère.»[/i][/b]
1er Janvier 1437. La très noble et très puissante Reine Seelie met au monde un garçon. Le premier depuis quelques siècles, ayant été précédé par de nombreuses princesses aussi jolies que puissantes. Ses quelques rares frères, dont l’héritier désigné au trône, approchent presque tous le millénaire d’existence et voilà qu’un garçon fait son arrivée dans la famille royale. Tous s’extasient devant le bambin, déclarant qu’il est le plus beau des enfants royaux, même ses sœurs le disent et après tout, les Seelies ne mentent pas.
Le bambin grandit adulé de tous, et bien que sa mère lui fasse la discipline, il faisait ce qu’il voulait, rien ne lui étant refusé sauf ce qui aurait pu le mettre en danger. D’ailleurs, c’est exactement pour le garder bien en sécurité qu’il lui était interdit de s’aventurer dans le monde humain, les highlands écossaises n’étant pas l’endroit le plus sécuritaire avec les guerres de clans. Heureusement les humains craignaient autant qu’ils vénéraient son peuple, donc ils ne s’approchaient pas des portails mais cela ne changeait pas que le jeune prince avait une curiosité grandissante pour ce qui se passait de l’autre côté. Il n’osait pas contrevenir aux ordres de sa mère, par contre. Sa furie serait terrible et il n’était pas suffisamment fort pour tolérer la douleur qu’entraînerait un mensonge si elle lui demandait ce qu’il avait fait de sa journée. Il était encore trop jeune pour savoir qu’il y a des façons de travestir la vérité pour continuer de la dire sans tout révéler, mais chaque chose en son temps. Ainsi un jour peut-être pourrait-il aller voir le monde humain?
Il était également trop jeune pour savoir que derrière portes closes, sa mère ainsi que ses frères et sœurs les plus âgés s’inquiétaient de la tension grandissante avec la Cour Unseelie. Ce n’était pas la première instance, ils avaient l’habitude, mais cette fois, c’était des plus dérangeants. Le nouveau roi tout récemment couronné avait une haine profonde et inexplicable de la contrepartie plus positive de leur race et un conflit qui dégénèrerait ne serait que dévastateur. Il leur fallait agir pour parer à toute éventualité et cela devenait urgent.
Alors que le jeune prince atteignait sa maturité, la Reine avait mis des mesures en place : il fallait former autant de chevaliers que la Cour Seelie pouvait en supporter et agrandir la famille royale le plus possible afin d’éviter la chute de leur règne. Pour un jeune Seelie en pleine découverte de sa sexualité, la seconde mesure était la situation rêvée. De jeunes demoiselles des classes inférieures de la Cour tentaient les unes après les autres d’avoir une place dans son lit et il n’était pas assez stupide pour refuser une telle opportunité. Cependant, tandis que ses sœurs donnaient naissance à de nouveaux membres de la royauté voués à devenir chevaliers et que ses frères formaient les nouveaux rangs en plus d’également participer au taux de natalité, le plus jeune membre du noyau royal ne se reproduit aucunement. Peut-être que s’il n’avait pas pris l’habitude d’également avoir de beaux Seelies du même sexe que lui dans son lit, il y aurait eu plus de chances qu’il ait une progéniture, mais vu son âge encore considéré relativement jeune aux yeux de son peuple et sa famille, qui pouvaient vivre des millénaires et qui regardaient ses quelques siècles comme presque rien, aucune pression ne lui était faite.
Il s’était attendu à de la pression pourtant lorsque son deuxième frère le plus âgé fut assassiné dans les lowlands écossaises, tous les signes pointant que c’était l’œuvre des Unseelies. La Reine était dans tous ses états à la perte de l’un ses nombreux mais si précieux enfants ainsi qu’à la confirmation du conflit imminent et comme elle n’avait pas le temps de personnellement veiller à la formation de son fils cadet afin qu’il devienne plus puissant, elle appointa un de ses meilleurs chevaliers à la tâche. Suibhne avait dépassé le cap des 600 ans, un âge plus respectable que les 250 ans du jeune prince, et il était d’une beauté ainsi que d’une force à couper le souffle même pour le commun des Seelies. Il était difficile de croire qu’aucun sang royal ne coulait dans ses veines et pourtant. Le prince n’avait d’yeux que pour lui, l’écoutant au doigt et à l’œil lors de ses entraînements, faisant tout pour être attirant à ses yeux. Oui, il avait complètement le béguin pour son protecteur. Nous étions loin de ses attirances pour tous ceux qu’il avait entraînés dans son lit, c’était fort, c’était intense, et ce n’était pas que physique. Sous son aile le plus jeune devint plus confiant en ses capacités, plus digne du respect des sujets de la Cour. Si on le complimentait sur ses nouvelles aptitudes, il répondait que tout était grâce à Suibhne, une façon parmi tant d’autres de montrer son appréciation. Une question demeurait, peu importe à quel point il se faisait évident dans ses déclarations : combien de temps est-ce que le chevalier allait ignorer ses avances?
La réponse : beaucoup trop longtemps. Le prince était en train de perdre patience et pourtant il n’était pas plus impatient qu’un autre. Même que certaines de ses sœurs lui dirent de laisser tomber, qu’avec une beauté comme la sienne, une dédication comme la sienne, le beau Suibhne aurait dû flancher depuis fort longtemps, il y avait au moins une décennie de cela selon elles. Elles lui faisaient aussi pression : la tension avec les Unseelies était de pire en pire et il lui faudrait se trouver une personne chère avec qui il pourrait tout traverser si jamais les choses atteignaient le pire niveau possible. Par contre, même s’il cherchait, il n’arrivait pas à se contenter d’autres. C’était Suibhne qu’il voulait, mais tout semblait être à sens unique…
[i][b]« Majesté, avec tout le respect que je vous dois, je viens devant vous oser vous faire une requête… » « La main de mon jeune fils? » [/b][/i]
Toute la cour était présente ce jour-là. Tous les princes, toutes les princesses siégeaient autour du trône de la Reine, une démonstration de leur nombre impressionnant alors qu’ils voulaient démontrer à leurs sujets qu’il n’y avait aucune raison de craindre la grogne grandissante des Unseelies, qui avaient commencées des tentatives pour saboter des portails. Quelle n’avait pas été la surprise pour tous de voir Suibhne oser briser les rangs et aller de prosterner devant la horde de royaux, les deux genoux au sol pour implorer sa monarque de lui accorder l’autorisation à une requête. Ce n’était rien à côté de la surprise générée par la réponse de la toute puissante, le premier à tomber des nues étant le principal concerné. Sa mère ne se fourvoyait jamais, mais jamais, alors comment elle pouvait insinuer que Suibhne voulait sa main? Il n’avait jamais réagi à aucune avance, c’était insensé! Et pourtant, le chevalier leva la tête, regarda le jeune prince, puis la reine, et hocha lentement.
Alors pendant tout ce temps, il avait pensé qu’il n’avait absolument aucune chance avec le chevalier, et le voilà que sans préavis, sa main est demandée à la reine par la personne avec qui il n’avait plus le moindre espoir de romance… mais romance il y eut, malgré la différence de rang, la différence d’âge, la différence de puissance. Les deux fiancés étaient inséparables, et la cour en entier parlait de combien le petit prince était éclatant de bonheur depuis qu’il pouvait se pavaner au bras de son aimé. En 1743, la Cour Seelie célèbre des fiançailles en grandes pompes et le prince ne peut qu’être heureux. Il est lié à la seule personne qu’il n’ait jamais aimée, sa mère lui offre son premier diadème en signe qu’il a atteint la maturité royale, et ses frères et sœurs cessent de le considérer comme un enfant. Il ne pouvait rien demander de plus.
C’est suite à ses fiançailles qu’il lui est autorisé de quitter la cour et d’aller observer le monde humain. Il avait 306 ans, tout de même, il était plus que temps qu’il obtienne le droit de sortir. Ses frères, ainsi que plusieurs de ses sœurs, ils avaient tous eu le droit de partir avant lui, mais la grogne avec la Cour Unseelie n’avait jamais été si intense lorsqu’ils avaient son âge. C’était justement alors qu’il allait explorer avec Suibhne ainsi qu’une de ses sœurs qu’ils furent pris en embuscade par leurs ennemis. Dans leur fuite, les deux amoureux perdirent leur prise sur leur troisième comparse et c’est avec horreur qu’ils ne purent empêcher le meurtre gratuit et brutal de la princesse. Encore de nos jours, entendre le prénom de sa sœur cause une violente nausée au prince.
[i][b]« Cela fait deux fois qu’ils font couler le sang de mes enfants sans représailles. Ça en est assez. » [/b][/i]
Une fois le choc et la période de deuil passés, la Reine Seelie décida qu’elle n’allait pas laisser le Roi Unseelie s’amuser à cause la mort de sa famille et ses sujets sans aucune représailles. Il s’agissait d’un affront indescriptible, une littérale déclaration de guerre. C’est en désir de vengeance de ces Seelies brutalement assassinés que les chevaliers furent appelés aux armes et avec la peur au ventre, le prince dût laisser filer son amoureux. Les décennies suivantes furent emplies de crainte et de panique. Les membres de famille royale n’ayant pas été autorisés à prendre les armes attendaient impatiemment des nouvelles de chaque bataille, et le plus jeune prince ne pouvait que vouloir fondre en larmes de soulagement chaque jour où Suibhne revenait à la maison en un seul morceau. Il ne pensait pas pouvoir survivre s’il devait le perdre.
Comme tous les conflits entre les deux divisions, la guerre se termina sans aucun résultat, comme si un conflit de près d’un demi-siècle ne servait qu’à diminuer la tension entre les deux Cours. Les pertes étaient considérables, mais l’important était de ne pas perdre. Il ne fallait absolument pas perdre. Leur honneur était en jeu et plus encore, la Cour elle-même pouvait l’être, dans l’éventualité d’une chute de la famille royale en pleine guerre. Tandis que le peuple Seelie se réjouissait de la fin de la guerre, de leur possibilité à pouvoir retourner dans le monde humain sans crainte immédiate, la famille royale restait sur ses gardes. La Reine n’autorisa pas le mariage de son fils, de crainte qu’un tel événement devienne une cible facile si jamais les Unseelies étaient mécontents de ne pas pouvoir clamer victoire.
Et mécontents ils étaient. Alors que le monde humain était secoué par ce qui serait appelé la Grande Guerre, la Cour Seelie fut elle aussi secouée par une attaque virulente de ses portails. La Reine n’eut aucun autre choix que d’appeler aux armes de nouveau. Une fois de plus, prince et fiancé étaient séparés, et chaque au revoir semblait comme s’ils n’allaient plus jamais se retrouver. Pour la première fois de son existence, le prince ressentait chaque année comme étant interminable, lui qui habituellement commençait à trouver le temps long après une décennie. Non, c’était très long, trop long, que d’attendre que l’être aimé ne revienne. Chaque retour était ponctué de larmes, de baisers et de promesses sous les draps. Chaque retour signifiait qu’il y aurait un autre départ, une autre possibilité de se perdre pour toujours.
Le monde humain traversait une autre énorme guerre alors que la Cour Seelie était attaquée de plein fouet, les portails se fissurant et ne laissant personne n’être en sécurité. La famille royale dut prendre les armes pour protéger leurs sujets, les chevaliers majoritairement tous occupés à un autre conflit. Ils étaient attaqués sur deux fronts. Cela regardait très mal.
[i][b]« La Cour va tomber, il vous faut fuir, mes enfants. » [/b][/i]
Jamais il n’avait vu sa mère ainsi. Jamais il ne l’avait vue être aussi démolie, pourtant si déterminée. Elle siégeait sur son trône en complet habit de guerre, couronne fièrement apposée sur sa tête qu’elle tenait haute par orgueil, orgueil qui ne tenait qu’à un fil tandis qu’elle avait appelé tous les princes et princesses pour leur exiger de quitter leur terre natale, leurs racines. Ils avaient tous reçus l’ordre de fuir avec leur famille et leurs joyaux royaux, tout pour faire en sorte que si la Cour tombait, personne ne pourrait en prendre le contrôle.
An 2000, aube du nouveau millénaire, et le prince vit sa mère pour la dernière fois. Il avait pris son diadème, rejoint Suibhne et ils avaient fui, fui en réalisant que leur mariage n’aurait jamais lieu, qu’ils disaient au revoir à tout ce qu’ils connaissaient. Ils avaient fui dans le monde humain, mais à chaque détour, ils apprenaient la mort d’un être cher. Ils avaient eux aussi eu leur lot de combat pour leur vie, mais ensemble ils se croyaient invincibles. Ils n’étaient pas mariés, mais ce n’était pas une cérémonie qui allait les empêcher d’être des âmes sœurs, vouées à vivre ensemble. S’ils étaient en mesure de se le dire alors qu’ils dormaient cachés et cajolés l’un contre l’autre, cela devait être la vérité, n’est-ce pas? Ils pourraient survivre à chaque décès des frères et sœurs du prince qui sentait son âme déchirer à chaque fois qu’un lien avec sa famille était rompu, tant qu’ils survivaient ensemble. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas force plus grande que l’amour?
[i][b]« Elle est morte. Ils sont parvenus à mettre leurs viles lames en elle. » [/b][/i]
C’était lors d’un matin qui semblait tout à fait banal que Suibhne se réveilla avec un malaise profond qui lui prenait aux tripes, ne sachant pas la raison jusqu’à ce qu’il trouve son jeune aimé en larmes. Aux paroles du prince, il n’avait pas de question quant à savoir quel décès il pleurait. Jamais la beauté d’un Seelie n’avait été autant déformée par la douleur, on aurait presque pu le prendre pour un de ses propres ennemis. Si tous les Seelies pouvaient ressentir ce mal de vivre devant la perte d’une entité si importante, un scénario bien pire de dessinait devant le chevalier : C’était un enfant qui pleurait sa mère. Et il n’était pas le seul. C’était comme si quelque chose s’était brisé chez tous les princes et princesses encore en vie et ils avaient tous décidé en même temps de reprendre la Cour Seelie. Leur but ultime : récupérer la couronne de leur mère. Seulement une fois le précieux bijou sur la tête de l’un de ses enfants est-ce que l’héritage de la Reine pourrait s’activer et que les Seelies pourraient reprendre leur terre natale. Ils avaient tous agi aveuglément par pure douleur, ne réfléchissant au fait qu’ils seraient attendus par une armée. Les royaux Unseelies avaient déjà quitté pour leur cour, mais leurs chevaliers attendaient les princes et princesses de pied ferme. Ils n’avaient pas attaqué la Cour pendant 10 ans pour se contenter de la tête de la Reine. Ils les auraient tous, et les voilà qui venaient se jeter dans la gueule du loup. Si seulement le cadet de la famille avait attendu que son fiancé revienne avec la horde de chevaliers près à défendre leurs lièges…
Ce fut un carnage de quelques jours seulement dès qu’ils mirent les pieds dans la déchéance qu’était devenue la Cour Seelie. Bien que puissants, la famille royale était en trop petit nombre pour tenir le coup contre une armée de chevaliers Unseelies bien décidés à les éliminer. Sans l’aide de leurs propres chevaliers, ils n’avaient eu aucune chance et les lames de fer transpercèrent chacun d’entre eux à tour de rôle. Le plus jeune royal crût que son heure était venue aussi, tandis qu’il perdait pied sur le cadavre de son frère aîné, l’héritier du trône tombé au combat avant même qu’il ne puisse avoir la joie d’une couronne sur sa tête. Il avait regardé avec horreur les chevaliers Unseelie récupérer les diadèmes royaux l’un après l’autre, réalisant qu’ils n’avaient aucune chance de reprendre le contrôle de la Cour avec tous ces joyaux violemment retirés. Lui-même avait laissé son diadème avec son amoureux, et alors qu’il pensait y passer à son tour, il espérait que le joyau serait un souvenir de lui, que son fiancé le chérirait autant qu’il aurait aimé qu’ils continuent à se chérir.
Dans sa panique, il avait oublié ce que Suibhne était allé faire : chercher d’autres chevaliers. La balance était rétablie et à la vue des nombreux princes et princesses tombés au combat, en plus du deuil de leur bien-aimée Reine, la grogne des Seelies leur donna une force indescriptible qui leur permis de prendre le dessus suffisamment pour que Suibhne puisse sortir son aimé de là, non sans se mériter un coup de lame. Le prix à payer ne cessait d’augmenter.
[i][b]« Démon, dis-moi ton prix et je te le payerai. Même ma vie n’est pas suffisante comparée à sa sûreté. » [/b][/i]
1 avril 2010. Une date qui serait marquée à jamais dans l’esprit du jeune prince. La fuite de la Cour Seelie fut des plus ardues avec le coup qu’avait reçu le chevalier, et Suibhne dépérissait à vue d’œil. Trop secoué par les événements, le plus jeune était tombé dans un état de choc et ne savait comment ils s’étaient retrouvés face à un démon. Tout ce qu’il comprenait, c’était que son amour, son fiancé, son âme sœur, était en train de confirmer la pire des choses : il ne lui en restait que peu à vivre. Soudainement, tout ce qu’il venait de vivre lui semblait bien petit. Il avait souffert la mort de sa mère, le massacre de ses frères et sœurs, la déchéance de sa terre natale et pourtant, cela ne semblait rien comparé à la douleur vive qui lui traversait le corps, qui semblait déchirer son essence vitale en deux. Non. Non il ne pourrait pas vivre sans Suibhne. Il était l’unique condition nécessaire à son existence, cela ne pouvait pas arriver. Il avait envie de supplier, envie de pleurer comme il n’avait jamais pleuré auparavant. Rien de cela n’était juste, ils n’avaient pas pu se marier, ils n’avaient pas vécu la vraie vie à deux, leur amour était censé n’être que fleurissant, ils devaient avoir des siècles devant eux et voilà que tout se terminait là maintenant. Ce n’était pas juste. Rien de cela n’était juste. Ces mots, il ne cessait de les répéter tandis qu’il soutenait de peine et misère le corps de son aimé, s’horrifiant de voir ses ailes flétrir et ses yeux perdre leur éclat.
Le prix cependant, ce ne serait pas Suibhne qui allait le payer au démon, mais le survivant. Tandis qu’il berçait les dernières lueurs de vie de son aimé, il avait fait verser son propre sang et signé un pacte : En échange d’être protégé et d’avoir le droit d’utiliser l’image du démon devant lui grâce à une illusion miroir, il protégeait le démon en retour et serait son compagnon d’éternité. Le premier avril 2010, le dernier Prince Seelie était mort et Bae Sun Kyu faisait son entrée dans le monde.
[i][b]« Nous sommes plus beaux avec un sourire, tu sais. » [/b][/i]
Sun Kyu relevait la tête du divan où il s’était laissé choir quelques heures plus tôt... ou était-ce quelques jours? Il n’en avait aucune idée. C’était encore une de ces journées. Pendant une décennie, Min Kyu avait enduré ses états d’âmes, son statut sonné. Il ne faisait que le strict minimum nécessaire à survive, assommé par la perte si brutale de ses êtres chers, dépaysé comme jamais. Étrangement, son frère de pacte ne semblait pas s’en offusquer, comme s’il comprenait qu’il était impossible de se remettre en quelques mois. Cependant, après 10 ans, il semblait que le démon ait commencé à en avoir assez de côtoyer son miroir déprimé et il avait commencé à faire des commentaires, tentant de motiver un peu de vie dans son inséparable nouvellement acquis, et Sun Kyu se montrait de plus en plus réceptif, quoiqu’encore trop peu. Il était clair qu’il n’avait toujours pas fait son deuil, toujours trop sous le choc pour parvenir à se faire à l’idée. Il faudrait qu’il se bouge éventuellement, qu’il apprécie la vie qu’il avait encore devant lui, il était tout jeune pour un Seelie, après tout 583 ans ce n’était pas vieux pour son espèce, mais il n’arrivait pas à en profiter. Il se sentait coupable, pourtant il aurait dû mordre dans la vie au nom de tous ceux qui ne pouvaient plus le faire.
Était-ce en se disant enfin qu’il n’avait pas à se priver qu’il avait laissé son double capturer ses lèvres? Était-ce parce qu’il s’agissait d’une distraction qui l’éloignait de sa douleur profonde qu’il avait laissé Min Kyu le sortir du divan pour plutôt l’enfoncer dans le lit? Il ne saurait dire, mais dans les bras de l’autre, la vie était plus douce. Ce n’était pas ce qu’il avait en tête lorsqu’il avait signé un serment inviolable disant qu’il resterait aux côtés du démon, mais si cela lui permettait de revivre, il ne dirait pas non. Doucement, cela devenait son quotidien. Au travers de leurs nombreux voyages, l’histoire se répétait : jumeaux aux yeux du monde le jour, amants derrière portes closes la nuit. Après tout, ils n’étaient pas réellement frères, liés par le sang via un serment et non via la naissance. S’ils étaient voués à passer leurs éternités respectives ensemble du fait de leur entente, pourquoi pas s’aimer? Il n’allait quand même pas perdre une autre opportunité d’être aimé pour toujours…
[i][b]« Min Kyu, s’il te plaît, arrête. » [/b][/i]
Il avait eu 150 sublimes années sous les baisers et l’affection de son démon préféré, mais plus les décennies passaient, plus il était apparent qu’un certain problème avait été mis de côté, avait été ignoré trop longtemps. Sun Kyu n’y avait jamais pensé avant, il n’avait pas eu de relations en dehors d’avec des Seelies, mais il en avait entendu parler : coucher avec quelqu’un de sa race peut mener à une dépendance… et c’était exactement ce qui se passait avec son double. Il n’en avait jamais assez et il en devenait même évident de jour, mettant la couverture du Seelie en jeu. Il n’existait aucun futur qui rendrait une relation entre jumeaux acceptable pour la société, et s’il fallait que cela se sache, ils ne pourraient dire qu’ils n’étaient pas réellement frères pour s’en tirer sans que cela nécessite de révéler que contrairement au mot qui circulait, les Seelies n’étaient pas sans famille royale.
C’était une nuit comme tant d’autres, il aurait pu flancher, accepter le fait que c’était sa faute, qu’il avait rendu son inséparable accro à son corps et qu’il lui fallait se laisser faire, mais cela ne pouvait plus durer. L’affection était disparue et il n’y avait plus que l’attirance. Ils ne prenaient plus soin l’un de l’autre, ils ne faisaient qu’assouvir un besoin qui n’allait plus qu’à sens unique. Pour la première fois, il avait repoussé Min Kyu, s’était forcé à gagner un minimum de contrôle sur lui-même, avait appris à dire non. C’était la première fois que Sun Kyu s’imposait, et c’était la dernière fois qu’ils étaient amants. Il fallait que cela cesse. Le cœur lui brisait, mais s’il ne voulait pas se retrouver avec un pacte qui lui donnerait envie de mourir, il lui fallait cesser leurs amours afin qu’ils retrouvent l’affection qui avait tout débuté au départ.
[i][b]« Cela paraît qu’ils sont ensemble depuis avant même la naissance, ces deux-là. » [/b][/i]
S’il était en contact avec d’autres de son espèce, Sun Kyu leur donnerait ce conseil : la poudre de fée, c’est la meilleure transition pour sevrer un amant d’une dépendance au corps d’un Seelie. Depuis qu’il fournissait quotidiennement son double en cette drogue, l’aîné des deux voyait une nette différence dans leurs interactions. Le sexe avait cessé, l’amour brisé, mais l’affection était de retour et grandissante. Ils avaient plus que jamais une relation de frères, et n’importe qui les rencontrait disait qu’ils étaient fusionnels. Il leur arrivait même de compléter les phrases l’un de l’autre, pourtant ils n’avaient aucun lien psychique… est-ce que Min Kyu lisait dans les esprits? Peut-être bien que c’était cela. Peut-être aussi que c’était le fait que Sun Kyu accompagnait son frère de pacte dans son cheminement pour se libérer de son addiction, le sevrant tranquillement de la poudre de fée pour qu’ils puissent tous les deux se libérer des conséquences de leurs amours perdues. Ça lui avait parut si long, il se surprend à dire que cela a pris un siècle et parfois se demande si cela a réellement été le cas ou pas. Chose sûre, ils étaient plus unis que jamais après cela, et Sun Kyu s’émancipait dans ses émotions, attaché à son frère de pacte, qu’il considérait littéralement comme un frère désormais. Si les gens croyaient qu’ils étaient jumeaux identiques et fusionnels aux premiers regards, il devait bien y avoir une raison.
[i][b]« Tu vas voir, ils vont en redemander. »[/b][/i]
À voir le regard que Min Kyu lui envoyait derrière le bar, il n’y croyait pas grand-chose, mais il fallait bien qu’il lui fasse un minimum confiance, ou Sun Kyu allait s’ouvrir son propre endroit. Il pourrait même ouvrir une boite de nuit lui aussi, ça rendrait son frère absolument furax mais il savait trop bien que celui-ci n’oserait jamais réellement lui faire du mal. Des menaces? Plusieurs. Mais jamais réellement de la violence. Peut-être son véritable nom sifflé entre des dents serrées, dans les pires cas.
Non, il n’irait nulle part et cela lui faisait bien plaisir de travailler au bar de la succursale clandestine de la boite. Au cours de leurs voyages il s’était découvert une passion pour le mélange de substances, et comme la drogue était hors de question vu tout le trouble qu’il lui avait été donné de sevrer son jumeau de la poudre de fée, il s’était penché vers la mixologie. C’était bien pratique désormais, et il s’en rendait bien compte tandis qu’il nettoyait son matériel en aluminium, se tenant loin de l’acier inoxydable qui aurait vite fait de le brûler. Il avait concocté un menu avec de nombreux cocktails et il avait osé en tenter un avec de la poudre de fée dedans, malgré ses idées premières. Le Pixie Dust l’avait-il baptisé, mais hors de question de le faire goûter à son double qui servait de testeur pour ses concoctions. À la place il avait mis triple dose de sucre, ce qui reviendrait au même goût.
Dans son esprit, il se montait tout un menu : un Bloody Caesar qui serait réellement bloody, par exemple, ça serait bien pour la clientèle vampire? Une eau pétillante saline pour une sirène? Les possibilités étaient infinies, tant que Min Kyu le laissait travailler au bar.
[i][b]« Alors, tu m’abandonnes encore ce soir? »[/b][/i]
425 ans de vie dédoublée. Ils vivaient ensemble, travaillaient ensemble, et pourtant Sun Kyu trouvait le moyen de faire la moue lorsque Min Kyu quittait leur logis pour vaquer à des occupations qui n’incluaient pas le Seelie. Entendant son inséparable ronchonner contre ses commentaires alors que justement, celui-ci les séparait, le prince déchu ne put s’empêcher de sourire un moment, avant que le sourire ne disparaisse une fois la porte refermée et qu’il fut seul.
Seul. Ça le frappait souvent dernièrement. Cela faisait 425 ans qu’il avait Min Kyu pour le protéger, mais cela faisait également 425 ans qu’il avait perdu son grand amour, que Suibhne n’était plus, et il ne s’en remettait pas. Si son double s’adonnait aux plaisirs charnels au point d’y avoir un endroit dédié dans leurs résidences, l’aîné en faisait tout le contraire, incapable de se faire à l’idée qu’il pourrait rendre quelqu’un d’autre accro à lui comme cela était déjà arrivé avec Min Kyu. Cependant à force de n’avoir personne à aimer, cela lui causait un isolement qu’il ne pensait jamais pouvoir casser… </div><div class="titre_sections_fiche2">Histoire</div><div class="block_purple_deco_bottom"></div><img src="https://media1.tenor.com/images/8ecac8c1d30983169ebd7ac0531130b4/tenor.gif" class="roliste_avatar"/><div class="infos_roliste_fiche"/>Je m'appelle [b]Mizera[/b] et j'ai [b]29[/b] ans. J'ai connu le forum grâce à [b]mon sublime jumeau[/b]. Je peux venir [b]peut-être un peu trop souvent [/b]. Je voudrais vous dire : [b]J’vous aime![/b] :100: </div><div class="copyright_artemis">artemis | <a href="http://epicode.bbactif.com/">www</a></div></div> | Metamorphe | |
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